Trafic, chants d’oiseaux, craquements de branches et de feuilles, sonneries de gsm suivies de conversations impromptues, cris – de joie, de tristesse, de colère – , écoute de soi… Au quotidien, le son nous enveloppe dans le giron de sa symphonie générative. Si parfois le silence n’est plus qu’un lointain souvenir au cœur de la ville, à moins de l’abandonner pour d’autres géo-phonies, les sons qui rythment nos existences – autant qu’une respiration – laissent des traces indélébiles dans nos mémoires.
Topographies imaginaires part à la rencontre d’artistes sonores, et tente de mettre en évidence l’influence que la vie a pu avoir sur leur création.
Ces documentaires dépeignent des portraits transversaux d’artistes sonores, aux disciplines contrastées. Pourquoi transversaux? Parce que se mélangent le souvenir, l’intime, l’intériorité, et l’expérience, l’empirisme acquis sur le terrain et grâce à des éléments extérieurs… Que ce soit la famille, des rencontres, les lieux de naissance, la scolarité… Je pars de longs entretiens (entre 90 et 120 minutes), que je resserre au maximum (20 minutes) pour obtenir un profil de l’artiste totalement libre, sans besoin de chronologie, de discours officiel. Ce profil repose donc – vu la contraction temporelle – autant sur ce qui est dit que sur les intonations, sur la découverte de la voix et du débit de parole. L’auditeur passe du tableau d’ensemble à des points de détails, au plus près de l’interlocuteur.
Chaque artiste m’a procuré un petit bonus: une lecture de texte (un poème de Küpper, une longue lecture de Baudouin Oosterlynck à propos de ses problèmes de santé… mis en parallèle avec sa vie), une improvisation au violon au milieu des bois par grand froid (de Jaer), un audio collage avec des sons environnementaux (Codenys).
Une fois le montage fini, j’ai improvisé/créé des strates musicales répondant, subjectivement, aux récits et à l’univers musical de chacun (parfois les « utilisant »). Ces impros rendent l’ensemble organique… Je suis volontairement dans une zone intermédiaire entre le documentaire (concret) et la création radiophonique (abstraite).
Réalisé par Gauthier Keyaerts avec l’aide d’Adeline Weckmans.
Projet soutenu par Radio Campus Bruxelles et financé par le Fonds d’aide à la création radiophonique de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Leo Küpper :
Baudoin Oosterlynck :
Baudouin de Jaer :
Patrick Codenys :