J’ai débarqué à Moëlan-sur-mer en 2017 avec mes collègues Jonas Luyckx et Stephan Ink, afin de présenter Boo Forever en ouverture de la 12e édition du Festival de la parole poétique – Sémaphore. Je suis tombé amoureux de l’endroit en quelques heures, vu sa beauté, vu l’accueil chaleureux, la fabuleuse liste d’invités, la magnifique scène de l’Ellipse et son équipement aux petits oignons, etc.
Il se dégage aussi de ce festival une sorte de magie particulière, une harmonie et une profonde chaleur humaine. Je me suis rendu compte que la Bretagne était pour moi une évidence, comme une première résidence!
Autre révélation : alors que je consultais différents recueils de poésie présentés à la vente sur la bibliothèque nomade du festival, j’ai commencé à feuilleter L’Homme de l’écume, le manifeste du surréalisme des grèves de Bruno Geneste. Je me suis immédiatement senti emporté par la houle, bercé par le vent et le ressac, dans la beauté et la « béatitude de l’étale »… j’ai rarement perçu un coup de foudre pareil. Rentré à Bruxelles j’ai dévoré ce livre à plusieurs reprises. J’ai rapidement proposé à Bruno de tenter d’adapter cet essai superbe riche, immersif, sous forme de spectacle. Et malgré l’immense défi que cela pouvait représenter, et à l’aide de « techniques artistiques mixtes », L’Homme de l’écume est devenu une œuvre à strates multiples : le texte, bien entendu, l’oralité (les voix de Bruno Geneste, Paul Sanda et Patrick Lepetit), la musique, la vidéo (filmée dans différents sites du Finistère Sud), une scénographie aux codes alchimiques…
Au final, malgré la complexité du chantier, je n’ai jamais ressenti autant de plaisir et de « facilité » à créer!
L’homme de l’écume – performance
Scénographie, vidéos (captation et montage): Gauthier Keyaerts.
Musiques : Gauthier Keyaerts et Jean-Christophe Detrain.
Textes : Bruno Geneste.
Peformance : Bruno Geneste, Paul Sanda, Patrick Lepetit.
« Adaptation libre de l’essai de Bruno Geneste, L’Homme de l’écume, le manisfeste du surréalisme des grèves, cette performance fusionne la poésie, l’oralité, la musique et l’image « matiériste », une scénographie aux mouvements et tonalités alchimiques, le sacré, les chants, l’usage des éléments : pierres, bois, eau, coquillages… Le tout combiné de manière à créer un spectacle au-delà du sens, du rationnel, touchant au cœur d’un espace hors du temps et de l’espace.
Ce spectacle, qui suit l’homme de l’écume dans des pérégrinations de haute amplitude, est divisée en 10 tableaux qui constituent un traversée spirituelle de 50 minutes. »
(Dossier de presse Sémaphore 2019)